du “jeu des perles de verre” au “joujou”
Chers amis,
Il est toujours difficile d’expliquer ce que l’on ne comprend guère par ce que l’on saisit moins bien encore. C’est pourtant à cela que, sur les instances de Patrice, je vais m’employer. Je m’explique: au cours d’une récente conversation, durant laquelle Patrice, avec la patience que vous lui connaissez, s’efforçait de me découvrir les merveilles apparentes et cachées que renferme Broceliand, un vieux souvenir de lecture m’est subitement revenu.
Il s’agit d’un roman d’Hermann Hesse, le jeu des perles de verre. Le propos en est simple: la vie de Joseph Valet, son ascension au rang de Ludi magister et sa mort bizarre. Quel rapport, me direz-vous? Voici: le jeu en question consiste à créer un enchaînement de beautés tirée de tous les registres de la production humaine; il s’agit d’agencer, de la manière la plus élégante et la plus riche de sens, un passage d’Homère, un théorème mathématique, une cantate de Bach. En un mot, il s’agit, ni plus ni moins, de créer un “Brocéliand”. (C’est bien le terme en usage? Pardon si je me trompe.) Si mes souvenirs sont bons, il n’est précisé nulle part à quel usage lesdites “perles de verre” peuvent bien être employées. Mais cette bizarrerie trouve maintenant son explication: c’était une annonce prophétique, une prévision miraculeuse des petits globes transparents et nacrés du “joujou”.
L’achat d’un ou deux exemplaires me paraît un investissement capital pour l’avenir du projet.
Arnaud
Difficile de nous donner plus beau parrainage, et plus inspirant. Je suis impatient de découvrir le roman.